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LA PAROLE À RAYMONDE

Cette section présente de nombreux extraits de notes autobiographiques que Raymonde Marchand a écrites dans un cahier et de sa correspondance avec son père.

«Je suis donc née le 4 mai 1921 dans leur maison. Ma mère resta au lit pendant deux mois souffrant d’une phlébite. J’avais la colique et je pleurais beaucoup. Heureusement une garde vint à leur secours.  Elle suggéra une diète d’arrow-root. Elle resta un an ou deux. Elle s’appelait Alma Gendreau. Elle devint tante  Alma et nous avons gardé le contact pendant plusieurs années.  Elle fut ma chaperonne lorsque je passai l’été à la pension de Mademoiselle Marceau à Sainte Adolphe de Howard en 1934 et 35. Elle était infirmière pour le docteur Brault.

 

Mon premier jour d’école à l’académie Saint-Paul, je revins à la maison en disant

 à ma mère : « il faut que je retourne car je n’ai pas tout appris! »

 

Ma marraine Eva Lavoie, fille d’Hélène, était religieuse au couvent de Sillery. Lorsqu’elle était petite elle venait souvent faire des séjours Avenue Wood. Elle était très intelligente et gaie et amusait mes parents.

 

J’avais environ deux ans lorsque mon père construisit l’Institut Pédagogique Avenue Westmount. La supérieure, sœur Sainte-Marie, était une femme exceptionnelle de descendance allemande. Mon père disait : « elle a un cerveau d’homme avec un cœur de femme! » Cette remarque ne serait pas très appréciée par les féministes aujourd’hui! Mon père m’adorait et m’amenait souvent visiter le couvent. Soeur Sainte-Anne m’appelait : « mon petit monde! » Mon père composait des chansons : « c’est tout c’est tout à son petit papa les petites néfilles, les grosses. C’est toute à son petit papa. » Il me surnommait aussi : « t’es belle glosse » et ma mère Eva était Tiva qu’il prononçait à l’anglaise. Le surnom lui est toujours resté.

photo:  Soeur Sainte-Anne-Marie

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À l’époque où mon père construisit la maison de l’avenue Sunnyside, pour madame Léopold Fortier, monsieur Emmanuel Fougerat était le directeur de l’école des beaux-arts. Mon père lui demanda de faire mon portrait. Un petit médaillon. Madame Fortier aimait beaucoup la musique. Elle avait donné un concert auquel monsieur Fougerat assista avec mes parents. Lorsqu´elle s'est mise à chanter il se retourna et dit très haut « Mais elle chante comme un veau! » Lorsqu’elle venait à la maison, elle m’apprenait des chansons. Ma poupée chérie (clic) et L'air des bijoux dans Faust.  Les dames venaient prendre le thé et on me faisait tenir debout sur une petite table de café ronde et madame Fortier m’accompagnait au piano. ma mère avait étudié la harpe. Mon père en acheta une de la maison Pleyel. Mais la guerre de 1914 éclata et la harpe passa quatre ans sous terre!



photo: portrait Raymonde Marchand par Emmanuel Fougerat

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À l’académie Saint-Paul, et avenue Wood, j’avais de bonnes amies : Denise Laporte Mimi Courtois, Margaret Burns, Marjorie Bercovitch, Peggy Drury.  Nous faisions une collection d’échantillons. Dans les revues jadis on pouvait découper des annonces de produits. C’était amusant de recevoir ces différents objets par la poste, des crèmes, des dentifrices, des produits de beauté etc… Nous faisions des échanges entre nous. Certains demandaient des sous, d’autres étaient gratuits! Le vendredi soir, il y avait du cinéma dans une église protestante sur Saint-Antoine. Le cinéma était interdit aux moins de 16 ans. C’était un grand bonheur pour nous de voir le film «Our Gang» de  Laurel et Hardy.   Rintintin, etc...

photo:  Raymonde à droite.  Remarquez les pieds.

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