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1ère rg de gauche à droite: J.O. Marchand, Athanase David, Émmanuel Fougerat, Edmond Dyonnet;  3ème rg  à gauche, Jules Poivert sans doute l'inauguration de l'École des Beaux-Arts de Montréal en 1923



De retour à Montréal en 1902,  J.O. Marchand s'associe à Haskell's, un architecte américain, diplômé de MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui lui aussi étudia à Paris de 1894 à 1899.  Au début, ils ont un bureau à New-York et un autre à Montréal où les affaires semblent mieux marcher de telle sorte qu'Haskell's déménage à Montréal.  Ils demeureront associés jusqu'au décès prématuré de ce dernier, en 1913, à l'âge de 41 ans.    Les contacts de J.O. Marchand auprès des institutions religieuses l'ont sans doute aidé à décrocher de nombreux contrats dont plusieurs sont le résultat de collaborations avec d'autres architectes.  Parmi ses oeuvres les plus notoires figurent la chapelle du Grand Séminaire, la maison mère des Soeurs de de la Congrégation Notre-Dame (collège Dawson aujourd'hui), la cathédrale de St-Boniface, la prison de Bordeaux, etc... 


Mon grand-père s'associa aussi avec le second architecte canadien diplômé des Beaux-Arts de Paris, Ernest Cormier, 13 ans son cadet.  Cette association houleuse dura trois ans et se termina en litige légal au cours duquel un arbitre donna raison à Marchand et obligea Cormier à un règlement financier.  Il semblerait que Marchand, qui bénéficiait de nombreux contacts, traitait Cormier en subalterne.  Dans une lettre écrite de Trois-Pistoles où il passe l'été dans son chalet sur la grève, Marchand donne des consignes à Cormier qui, lui, semble se taper le gros de l'ouvrage.

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 J.O. Marchand et Éva Le Boutillier

Mon grand-père resta très attaché à la France.  Sa maison qu'il construit avenue Wood à Westmount est remplie de meubles et d'œuvres d'art qu'il a fait venir de Paris.  Entre autre, il y a un piano à queue Pleyel en bois de citronnier orné de  nacre et de cuivre que J.O. achète et fait venir à Montréal.  Ce piano a trôné dans notre salon toute mon enfance et adolescence jusqu'à ce que mes parents vendent la maison et en fassent don au musée des Arts Décoratifs.  Il est maintenant au Musée des Beaux-Arts de Montréal. Selon ma mère, J.O. Marchand importait également son vin de France, ainsi que des conserves et confiseries.  


Il est difficile d'interpréter le passé avec les yeux d'aujourd'hui.  En fait on se retrouve dans un contexte tellement différent, un espace-temps tout à fait étranger à notre époque contemporaine.  Comment donc interpréter cette francophilie chez J.O. Marchand?  La France, cette lointaine mère-patrie si raffinée, à une douzaine de jours de paquebots du Québec, source de notre langue, berceau de l'art et de la gastronomie, représentait sans doute un passage obligé pour les Canadiens français  en quête de réussite sociale. 

Pour une biographie de J.O. Marchand

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